mercredi 10 janvier 2018

Ligne 18 : signez la pétition ! ou plutôt NON!!!


De: "Sylvie Retailleau" <presidence@u-psud.fr>
Envoyé: Mardi 9 Janvier 2018 19:00:04
Objet: [Annonce] : Ligne 18 : signez la pétition !

Message à l'attention des personnels et des étudiants de l'Université Paris-Sud
Chères et Chers collègues,
Chères étudiantes et Chers étudiants,

Par votre engagement et votre travail depuis bientôt dix ans, vous avez contribué à créer un grand ensemble universitaire de recherche et d’innovation, projet ambitieux pour la formation et la recherche françaises et motivant pour le tissu économique et social du sud de l’Ile-de-France.

Aujourd’hui, nous apprenons que l’arrivée de la Ligne 18 du Grand Paris Express sur le Plateau de Saclay en 2024 serait remise en cause par le Gouvernement. Nous rappelons que cette condition était un préalable majeur au déménagement des écoles, des facultés et des industriels et à la construction de nouveaux logements indispensables pour nos étudiants et nos personnels.

Dans la continuité des gouvernements précédents, le Président de la République, Emmanuel Macron a affirmé le 25 octobre 2017 : «le plateau de Saclay, cœur battant de la science française(...) doit devenir un campus métropolitain » et « aucune décision ne viendra réduire l’ambition portée de rayonnement international ».

Nous réaffirmons que l’arrivée de la Ligne 18 en 2024 sur le territoire de Saclay et au-delà dans les Yvelines est une nécessité absolue. Pour reprendre les termes mêmes du Président de la République : « Il y va de la réussite du projet et de la confiance de nos partenaires dans la capacité de notre pays à tenir ses engagements. »

Les Présidents, Directeurs, et Directeurs Généraux des établissements concernés par Saclay - ont déjà tiré la sonnette d’alarme plusieurs fois ces derniers mois auprès des services de l’Etat et du Président Emmanuel Macron lui-même en expliquant les enjeux de l’accessibilité du territoire de Paris-Saclay  pour nous  permettre d’inscrire notre écosystème comme l’un des points névralgiques majeurs de la science et de l’innovation européens. Nos élus locaux  ainsi que les dirigeants des grandes et moyennes entreprises installées dans le cluster ou se préparant à le rejoindre se sont également exprimés très clairement dans ce sens et se mobilisent en ce moment même.
Très récemment encore, des tribunes et des courriers ont été diffusés au plus haut niveau de l’Etat.

Il semble néanmoins que le message ne soit pas compris et que le risque soit avéré que le gouvernement actuel ne respecte pas l’engagement d’une ligne de Métro en 2024 pour relier le plateau au centre de Paris puis au cluster de Versailles.

Notre mobilisation à tous est nécessaire pour que les efforts et la patience qui nous sont demandés à tous depuis des années ne soient pas vains. Pour cela nous vous demandons de signer d'urgence la pétition en ligne :

Sylvie Retailleau, Présidente de l'Université Paris-Sud


Tous les étudiants, employés et autres personnels de l'Université Paris-Sud ont pu découvrir ce mail, ce matin dans leur boite de réception


L'émetteur? Rien de moins que Sylvie Retailleau, qui sollicite, en utilisant sa qualité de Présidente de l'université Paris-Sud, chacun des ses "subordonnées" pour lui demander d'adopter sa position. 


N'y aurait-il pas dans ce mail, quelque chose comme un "abus d'autorité", un abus de pouvoir, un "délit d'initié", un chantage à l'emploi? Dans quelle mesure une présidente d'université aurait-elle le droit de s'adresser à "ses oies" en utilisant sa position de dirigeante pour inciter ses subordonnés - étudiants, employés de la fonction publique et pas - à signer une pétition qui va, vous le constaterez, jusqu'à faire apparaître les noms de ses signataires en CLAIR.
  • Que risque un employé qui ne signe pas? 
  • Que risque un étudiant qui ne signe pas? 
  • Que risque-t-il s'il oublie de mentionner son identité en aveu de soumission? c'est peut-être un peu fort "soumission". Utilisons plutôt allégeance.
Le directeur du CEA avait aussi réalisé ce même genre de pratique lors de l'enquête publique de 2017.

Il y a de quoi s'interroger, lorsque des dirigeant, qui plus est d'organismes publiques censé montrer l'exemple, utilisent leur qualité et leur fonction pour solliciter l'adhésion à leur avis et prendre une position politique... Dans le privé, c'est déjà interdit...

Organiser une pétition, pourquoi pas! Chacun est libre de le faire. Mais utiliser un vecteur de communication professionnel et abuser de sa position de dirigeant pour transmettre des consignes "de vote", ce n'est certainement pas permis!


A ce soir, près de 10000 signatures ont ainsi été recueillies sous la contrainte. Mais le nombre est-il réellement significatif dans ce contexte de manipulation?

Tout juste peut-on faire quelques statistiques: l'université PARIS-SUD, c'est 45400 personnes suivant la source officielle de son site internet
  • 31400 ETUDIANTS
  • 4300 ENSEIGNANTS CHERCHEUR
  • 2700 EN THESE
  • 7000 PERSONNEL ET EXTERIEURS
Sur ces 45400 personnes - auxquelles s'ajoutent les amis satellites non dénombrables - , ce sont au minimum plus de 75% qui sont contre ou ne se sont pas exprimés. 

Il n'y aura au final rien à tirer de sérieux cette opération: qu'importe les conclusions de cette pétition "trafiquée en plébiscite organisé" (à moins que ce soit l'inverse).

Et que dire des commentaires contre la pétition, qui sont déposés sur le site de la pétition, et qui sont effacés dans les minutes qui suivent?...


C'est encore pire... Quelle mascarade!