Et oui, tout est bon, quand on ne vit pas sur le plateau de Saclay, pour revendiquer l'utilité et la nécessité de son sacrifice et de celui de ses habitants. De quoi donner la nausée...
... place au courrier
Envoyé lundi 27 novembre et reçu par le cabinet du Premier Ministre le mardi 28 novembre (AR).
Retranscription intégrale de l'original PDF
Monsieur Le Premier ministre
Edouard PHILIPPE
Hôtel Matignon
57 rue de Varenne
75700 Paris SP 07
N. Réf. PG/ML/17/
Objet : actualité des enjeux concernant la desserte du plateau de Saclay
A l'attention de : Damien Cazé, Diane Simiu et Jimmy Brun
Monsieur le Premier ministre,
Au moment où vous vous apprêtez à arrêter une position de portée générale concernant la ligne 18 du Grand Paris Express, il nous semble légitime de demander à être reçus : nous souhaitons vous rendre compte des avancées des travaux et des réflexions qui nous animent depuis l'introduction des deux recours en Conseil d'Etat, élaborés en bonne intelligence entre nos mairies et les associations du plateau de Saclay depuis le printemps 2017.
Nous avons, en effet, joué le jeu de l'approfondissement du thème au point d'organiser, dans le cadre des Assises de la mobilité, un débat organisé le 18 novembre dernier à Centrale Supélec. Pendant plus de 6 heures, (programme et présentation en ligne sur « assises-mobi-saclay »), des experts ont confronté leurs analyses aux dirigeants d'organismes spécialisés, notamment du STIF et de la SGP en présence d'un large public et avec la participation active de trois députés des circonscriptions limitrophes (Amélie de Montchalin, Jean Noël Barrot et Cédric Villani).
Cet effort mutuel d'ouverture et de sens critique contraste singulièrement avec les campagnes devenues quotidiennes de quelques élus, généralement extérieurs au plateau de Saclay qui répètent inlassablement la doxa soutenue depuis dix ans visant à imposer un transport lourd au beau milieu des terres agricoles ; et ce sans avoir jamais pris la peine d'étudier sérieusement les caractéristiques de ce territoire ni les possibilités de desserte plus rationnelles, moins onéreuses et plus conformes aux enjeux de notre époque. Cette propagande est aussi insoucieuse des analyses des instances les plus compétentes (Autorité environnementale, Cour des Comptes, Commissariat Général à l'Investissement) que des avis motivés des populations du plateau.
Désormais, dans un mouvement qui peut sembler inspiré par la panique, cette propagande s'accompagne d'un chantage à l'emploi, au logement, aux conditions de vie qui est particulièrement malvenu : nous ne pensons pas que le problème se poserait de façon aussi dramatique si l'ensemble des relations entre le plateau et les vallées avait été abordé selon les approches interactives et empiriques que nous préconisons et ce dans un cadre démocratique authentique au lieu de combiner des procédés en « trompe-l'oeil » qui tentent de corriger des erreurs initiales d'appréciation en des fautes aux conséquences encore plus irréversibles.
A cet égard, la fuite en avant manifeste que représente le dossier de candidature de l'exposition universelle - en ce lieu précis et à l'échéance présentée - va encore obscurcir un dossier déjà particulièrement complexe. Attend-on que la situation devienne infernale aux yeux d'une population qui n'est pas encore, faute d'information, consciente des conséquences d'une telle initiative ? A nos yeux, les choses sont claires : cela préfigure l'urbanisation complète du plateau de Saclay, mais - ironie du sort- il s'agit de « mieux protéger la planète »...
En espérant avoir l'occasion de développer devant vous toutes nos analyses et nos propositions, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre en l'assurance de notre haute considération.
Copie à :
- Amélie de Montchalin, Marie-Pierre Rixain, Cédric Villani, Jean-Noël Barrot.
- Michèle Papalardo (Cabinet de M. Nicolas Hulot).
- Marc Papinutti, Julien Dehornoy (cabinet De Mme Elizabeth Borne)